Un essai à ce jour au final décevant des nouveaux E vélos bleus niçois, ceci aussi bien au niveau de l’application que du vélo lui-même. Malheureusement les 450 vélos annoncés ne semblent pas disponibles à ce jour (02/02/22). On en compte à priori deux centaines vraiment disponibles, infos et questions plus bas…
Modèle actuel qui ressemble donc à l’ancien vélo et son application qui pêchaient sur de nombreux points, sans que personne ne réagisse ou ne communique (à part les usagers, voir avis plus bas!) à ce sujet, durant presque deux ans !
MAJ 22/02/2024 Vélos bleus Hors Service
Les vélos bleus à assistance électrique et « musculaire » sont retirés du service ce 20 février 2024. Ce test reste en ligne pour archives.
Faudra-t-il les regretter ? Oui et non.
Clairement non pour les vélos électriques qui n’ont jamais fonctionné normalement aussi bien lors de nos tests, qu’en lisant les avis clients (impossibilité récurrente de mettre fin à la location). Et ceci pour les deux générations de vélos bleu électriques. Aucun responsable (symptôme de la tour d’ivoire) n’a daigné répondre aux réclamations des usagés. Le coût de ce fiasco intégral pour le contribuable est conséquent…, factuellement et sans parti pris politique, sur fond de communication politique trompeuse, d’autosatisfaction, de déni et de non écoute des usagers… La cas des vélos bleu musculaire, sans assistance électrique, est plus nuancé. Le modèle était certes lourd et mal entretenu au point que 3 fois sur 4 les vélos ne fonctionnaient pas normalement (pédaliers défectueux). Les techniciens sur le terrain n’étant pas en cause, plutôt le manque de moyens (humain et matériel) clairement sous dimensionnés. Reste que ce système permettait de se déplacer dans les zones peu pentues de la ville pour un coût modique. Un abonnement de 15 euros au début, puis 25 euros ensuite, avec une première demie heure gratuite permettait d’aller, par exemple, du port à l’aéroport juste avec l’abonnement annuel. Bénéfice individuel (pécuniaire, santé, humeur, rapidité, efficacité etc..) et pour la collectivité (allégement de la circulation motorisée et de l’encombrement des transports publics, baisse de la pollution et des nuisances sonores etc...).
Des nouveaux vélos touristiques et trop coûteux
Tout ceci est maintenant remplacé par deux opérateurs dont les coûts ne correspondent plus du tout à un service de mobilité destiné aux niçois et communes limitrophes, mais beaucoup plus à une prestation pour les touristes de passage. La demie heure revient à environ 8 euros. Un dédale d’abonnements trop complexes et inadaptés aux locaux ne résolvent rien... La trentaine d’employés des vélos bleus se retrouvent au chômage avec des propositions de reconversion en chauffeur de bus... A défaut d’avoir réussi à faire fonctionner ces vélos bleu, le choix fut fait de mettre la poussière sous le tapis en les supprimant…
Pour aller plus loin, lire l’article de Lucas Hélin dans le Figaro https://www.lefigaro.fr/nice/velos-en-libre-service-a-nice-les-nouveaux-operateurs-font-grimper-les-prix-20240215
Également un article de l’association Nice à Vélo ici http://niceavelo.org/la-fin-de-lere-velobleu-ou-quand-30-minutes-de-velo-couteront-8-50e
Il avait été officiellement annoncé 450 E vélos bleus disponibles fin décembre 2021 lors de la mise en service (octobre 2021) . Nous constatons, avec étonnement, un nombre de vélos, réellement en service, nettement inférieur.
En consultant la carte sur l'application, on en dénombre environ deux cents, parfois moins. Un système de filtre permet sur l’application de compter les vélos automatiquement selon leur autonomie (niveau de charge). En sélectionnant une autonomie minimale très basse (par exemple 5 km) on voit donc afficher le nombre total de E-vélos (comptage manuel également possible).
Certes les vélos en cours d’emprunts ne sont pas affichés. Mais les lève- tôt constateront, comme ce dimanche 10 octobre (voir ci-dessous capture d’écran), que seulement 28 E vélo sont disponibles à 5 heures du matin. Difficile d’imaginer que 272 E vélos (sur les 300 théoriquement dispo à cette date) circulent simultanément à l’aube dans Nice (90% de la flotte). Si c’était le cas cela signifierait un réel besoin et un incroyable engouement…
D'où provient donc l’écart entre ces 300 vélos électriques annoncés (450 pour fin novembre ) et la cinquantaine généralement réellement disponible ? Plusieurs explications possibles :
Les vélos ont-ils déjà été volés ? Malgré les milliers de caméras de surveillance qui parsèment la ville? Inimaginable !
Ce chiffre, annoncé en ouverture des « Nice Transition Days », de 300 mis en service serait faux ? Il s’agirait alors d’un excès de communication au final contre productif (électoralement, en termes de crédibilité, soupçon de « greenwashing » (écoblanchiment en bon québecois ;-) !) etc…). Cela serait assez incroyable...
Les vélos seraient bien là mais indisponibles donc non affichés car avec une charge électrique trop faible ? L’aspect logistique n’aurait pas été correctement pensé et réfléchi. Lors de la passation de marchés il n’aurait pas été intégré les batteries de rechange, ni le personnel en charge des opérations de recharge ? Pas plus que l’organisation requise ? On serait face à de l’amateurisme ?
Les vélos seraient-ils déjà pour beaucoup en panne ? Impossible, ces vélos marchent à priori bien ailleurs...
Une solution simple et constructive serait de tenir au courant, en toute transparence, les usagers (et au passage contribuables) de la situation. Nombreux usagers qui peuvent tout à fait comprendre d’éventuels dysfonctionnements temporaires. Moins un « silence assourdissant » trop prolongé (rappelez-vous les anciens E Vélo Bleus), même si effectivement ce sujet n’est pas de la plus grande gravité…mais peut être symptomatique…
Un Vélo bleu électrique nouvelle version
La belle ville de Nice, capitale de la Riviera française se prête idéalement à l’utilisation du vélo à assistance électrique (VAE). Les nombreuses collines et reliefs ne réservant l’usage de la petite reine qu’aux plus sportifs des usagers. Nous reviendrons plus tard dans ce blog (chronophage) sur le sujet des pistes cyclables encore trop peu nombreuses dans la métropole niçoise. N’hésitez pas plus globalement à consulter la section du site concernant les mobilités niçoises (moyens de transports et de déplacements) : Cityscoot, Vélo bleu classique, piste vs bande cyclable, Tram et Bus, autopartage, Evélobleu première version etc...
Le E VéloBleu
La nouvelle machine fit son apparition début octobre 2021 dans les rues de Nice. Le deux roues présente bien avec un beau look sobre et futuriste. Un cadre en aluminium relie joliment les deux roues munies d’efficaces freins à disque réglables aussi bien à l’avant qu’à l’arrière. La selle se règle très facilement et permet aux utilisateurs de plus de 14 ans et de moins de 120 Kg, mesurant entre 1m45 et 1m95 d’utiliser le E vélo bleu. Le vélo est noir et métallique, le bleu n’apparaît que grâce à des autocollants. Les roues renforcées et bien dimensionnées absorbent solidement les imperfections du macadam.
Un panier, peut être un peu trop petit, se trouve à l’avant de la bicyclette, agile et maniable pour se faufiler au milieu de la circulation.
Une assistance électrique, suffisamment puissante et efficace, motorise une machine adaptée au relief azuréen. Nous avons testé l’assistance électrique sur des portions raides. Le vélo monte facilement et sans difficulté même si il faut pédaler en puissance proportionnellement à l’inclinaison de la pente.
Pas de fioriture avec des vitesses à changer ou dosage de la puissance électrique, ce qui permet une utilisation sans encombre, ainsi que probablement une maintenance facilitée pour un vélo à usage collectif. Un petit support réglable permet de fixer votre téléphone sur le guidon (utile pour afficher une carte Google Maps par exemple…).
L’autonomie maximale permet de parcourir une distance maximale de 50 kms et le vélo roule à 25 km/h maxi, données constructeur. On sent une espèce de frein moteur bloquant toute velléité d’excès de vitesse à partir d’environ 25 km/h. Un éclairage avant/arrière, ainsi qu’une béquille et des garde-boues complètent l’équipement de la bicyclette.
Pour résumer la partie « hardware », le vélo physique en lui-même, est clairement et simplement une réussite, en tout cas lors des premiers essais que nous avons réalisés.
Les acteurs du E-Vélo Bleu
Si nous avons bien compris, la distribution des rôles entre les différents acteurs, ce moyen de transport est géré par la Métropole Nice Côte d’Azur qui a délégué à Transdev la gestion et la maintenance de la flotte. Zoov (Bordeaux, Paris, Nice...) semble être l’heureux créateur et fabriquant du biclou tandis que la société Vulog s’occupe de l’application dédiée à nos smartphones (téléphone intelligent en bon québecois) !
Une application Vélo Bleu électrique qui, parfois, dysfonctionne
L’application, disponible sous IOS et Android, permet de localiser facilement les E-vélos bleus grâce au GPS intégré dans le cadre. Une fonction antivol est censée protéger le vélo des vols. N’hésitez pas à réserver le vélo. Dix minutes maxi vous permettront de rejoindre votre monture avant qu’un autre ne vous la prenne. Un QR code sur le guidon permet de lancer la location. A défaut de lecteur de QR code l’application permet également de lancer et finir la location sans aucun souci. Il faut bien évidement avoir créé un compte au préalable, opération qui ne prend que quelques minutes en ligne en fournissant ses coordonnées de carte bancaire.
Impossible de mettre fin à la location
Malheureusement , de nombreux usagers, nous inclus, ont eu des problèmes avec une fin de location impossible. On se retrouve parfois, trop souvent, avec un vélo dont la location ne peut s’arrêter: couteux et rédhibitoire. L’arrêt doit se faire par téléphone, avec le service d'assistance (si disponible), sauf le WE ou cela est impossible...
Le site internet VéloBleu refait il y a quelques années présente bien mais ne propose qu’une version francophone (02/02/22) ce qui semble assez désolant, et économiquement contre productif, pour une destination aussi internationale que Nice, récemment promue par l’Unesco au titre de « ville de villégiature d'hiver de la Riviera ». Une version anglaise et même italienne du site serait un minimum pour accueillir dignement nos visiteurs étrangers pourtant si nombreux.
Les prix : avantageux malgré les dysfonctionnements ?
Des tarifs vraiment adaptés et qui rendent l’utilisation réellement bénéfique. Pour les touristes de passage un forfait journalier à seulement 3 €. Pour les locaux, niçois ou maralpins « descendus à la ville », un abonnement à 40 € mais qui plonge à 10 € pour les abonnés « Ligne d’Azur » (Bus locaux), TER ou Vélo Bleu non électrique.
Cerise sur le gâteau l’abonnement est gratuit pour les – de 25 ans, + de 65 ans, étudiants et apprentis qui se sont déjà saisis du nouveau vélo avec enthousiasme.
La première demi heure est « gratuite » (en réalité payée par le contribuable), ce qui permet facilement d’aller d’un bout à l’autre de la ville. La demi heure supplémentaire vous coûtera seulement 1,5 €. Ces prix offrent une réelle alternative au tout voiture de plus en plus compliqué en termes de bouchon et coût de stationnement, sauf pour un déplacement familial et avec de gros colis. C’est également une belle opportunité d’être au grand air loin de la foule des transports en communs, tram et bus, potentiellement, en période d’affreuse pandémie, lieu de contagion possible !
Une zone d’utilisation qui s’est agrandie
Heureuse initiative d’avoir élargi le périmètre d’utilisation à plusieurs communes autour de Nice vers l’ouest jusqu’à Saint Laurent du Var et Cagnes sur Mer et vers l’est jusqu’à Villefranche, Beaulieu et Saint Jean Cap Ferrat. L’occasion d’aller se balader vers la pointe Saint Hospice, le sentier douanier ou d’autres centres d’intérêt touristiques comme par exemple le mont Boron.
Encore un échec ?
- L'application fonctionne mal car il est trop (très) régulièrement impossible de mettre fin à sa location. Un message d’erreur apparait sur l'application. Cela rend l'utilisation pénible, chronophage, anxiogène et impossible avec un risque de débordement des coûts.... Plusieurs cas de signalement par mail avec demande de remboursement qui ne résolvent pas le problème...
- Il est annoncé la mise en service effective de 300 E Vélo Bleus et bientôt 450 pour la fin de l’année 2021. A la minute où nous écrivons ces lignes (le 5 octobre 2021 au soir) et en consultant la carte des localisations sur l’application nous en dénombrons une petite centaine. Erreur de comptages de notre part (même en intégrant les vélos en cours d'emprunts) ou encore un excès de communication, au final contre productif ? A suivre...
- Les usagers utilisent visiblement plus le E vélo pour monter sur les hauteurs de Nice. Ce qui fait que les E-Vélos Bleus, victimes de leur succès, dès le départ, sont souvent difficiles à trouver. Il nous semble que c’est le contraire avec les vélos bleus classiques. Le service transportant les vélos en camion depuis le bord de mer vers les collines.
- Nous espérons que la société Transdev assurera les recharges des batteries de manière efficace afin de maximiser le taux de disponibilité. Nous constatons déjà des vélos, avec d’assez faibles taux de charge électrique.
- Notons un temps d’attente au numéro Vélo Bleu encore trop long 04 93 72 06 06 , à vérifier dans le temps…
- Notons au passage que ces vélos électriques (collectif ou individuel) permettent de se déplacer facilement sans émettre directement de pollution (CO2 etc..), mais il serait intéressant de connaître le bilan carbone réel et précis d’un telle machine sur un cycle de vie (fabrication, transport, maintenance, recharge etc.). La même question se pose concernant les automobiles hybrides ou électriques, sans que les réponses disponibles ne soient très claires, ni très précises. Tous ces véhicules à assistance électrique ne sont ils pas, écologiquement parlant, destiné à donner bonne conscience aux bobos de nos grandes villes ? Les purs et durs (extrémistes diront certains) des écologistes niçois et militants de la cause du vélo arguent qu’il n’y a que les vélos à force musculaire qui puissent sauver le monde...du réchauffement en cours... et que seule la sobriété permettra de résoudre cet écueil…
Équation impossible dans cette civilisation du paraître, des egos testostéronés aux réseaux sociaux et de la surconsommation schizophrénique ? - Dernière question dans le registre « localiste » : nous serions, au passage, curieux de savoir où ces belles machines ont été fabriquées? En chine ? En Asie ? En Europe ? En France ? L’ancien E Vélo bleu venait à priori de l’Empire du Milieu...
FreeFloating
Ces vélos sont dit en « free floating » (anglicisme indiquant "libre" stationnement...), c’est à dire qu’il n’y a pas de stations d’emprunt et de retour contrairement aux vélos bleus classiques. L’incivisme actuel (à tous les étages d’ailleurs) fait toujours courir le risque de voir des vélos à des endroits gênants les autres usagers de l’espace public. C’était le cas pour les anciens E vélos bleus mais également le cas pour les trottinettes en Freefloating par exemple à Paris ou Marseille. La mairie de Nice ayant d’ailleurs décider d’en proscrire, pour cette raison, la location sur le domaine public. Outre que de pester contre l’indiscipline de certains usagers, la carte sur l’application gagnerait à être plus précise et plus exhaustive concernant les zones réellement autorisées au stationnement vélo dans le métropole NCA.
Un petit tutoriel en image sur les zones gênantes permettrait également un travail préventif avant de faire pleuvoir les sanctions en cas de stationnement anarchique. Certains usagers parquant déjà même leur Evélobleu dans des lieux privés (cours résidences fermées) probablement pour bénéficier d’un usage exclusif...
Mise à jour le 2 février 2022 : pour conclure cet essai, ce nouveau vélo électrique en libre service est décevant à l'usage à cause des bugs sur l’application et du taux de disponibilité trop faible (à confirmer dans le temps, bien sûr). Espérons que ces problèmes trouvent une solutions mais notre expérience d'usager nous montre plutôt des autorités et responsables dans le déni. Dommage cela permettrait de réellement fluidifier les déplacements en ville, sous réserve que leur nombre augmentent et qu’un véritable réseau de pistes cyclables protégées des voitures (donc utilisables en sécurité par des enfants ou seniors) voit enfin le jour...Tâche ardue compte tenu des contraintes topographiques et des hésitations politiques locales, visiblement tiraillées par les uns et les autres au risque de ne satisfaire au final personne…