Anciens E VéloBleu aujourd'hui Hors Service. Nouveau modèle en service ici. Essais décevants des vélos bleus électriques de la capitale azuréenne (rubrique mobilité niçoises). Quelques mots, images et retours d’expérience où nous constatons des difficultés de connexion entre l’application et le vélo, taux de disponibilité trop faible et puissance inadaptée à certaines pentes abruptes des collines niçoises...
Certes tout ceci n’est pas dramatique, ni gravissime, mais reste à savoir combien cet expérience a coûté aux contribuables niçois et de la métropole Nice Côte d’Azur ?
Les vélos électriques niçois
Une arrivée récente en 2020 sur le territoire niçois
Inauguré fin janvier 2020, le parc de vélos électriques niçois en libre service comprend environ 200 bicyclettes à Nice, Saint Laurent du Var et Cagnes sur Mer (communes faisant partie de la Métropole Nice Côte d’Azur). C’est un système sans borne dit en « free floating », anglicisme signifiant la possibilité de choisir son lieu de dépose en fin de location, à condition qu’il soit autorisé. Ils disposent d’une autonomie théorique de 60 kms lorsque la recharge électrique est maximale. Les tarifs sont assez avantageux avec un abonnement à la journée de 3 euros ou à l’année de 40 euros, gratuité pour les étudiants, moins de 25 ans et les apprentis. Première demi-heure gratuite, puis les demi-heures suivantes coûtent 1,5 euros. Le service est mis en œuvre conjointement par la société Transdev et par la Métropole Nice Côte d’Azur Les vélos eux même étant conçus par la société Oribiky, fabriqués en chine.
Abonnement et tarifs
L’inscription se fait depuis l’application de votre téléphone mobile. Il faut renseigner votre état civil et vos coordonnées de carte bancaire. L’inscription se fait sans encombre. Le prix, habituellement de 40 euros se trouve réduit à 10 euros pour les détenteurs d’un abonnement vélo bleu classique, abonnement TER et ligne d’Azur. Sans que l’on sache, par ailleurs, comment fonctionne cette offre et quel justificatif fournir, comment et où ? Cet aspect des choses nous avait dissuadés, temporairement, à un abonnement avant le confinement covid19. A la lecture de certains commentaires d’internautes il semblerait qu’il faille fournir une capture d’écran de son abonnement vélo bleu classique, dommage que les deux fichiers ne soient pas interconnectés...
Le vélo, son ergonomie et son assistance électrique
Le civisme et le respect faisant assez objectivement partie de qualités assez rares, on imagine la difficulté de concevoir un vélo destiné à être partagé par tous sur le domaine public...Trop fragile et perfectionné entraînera des pannes à répétition. Trop robuste, des fonctionnalités et usages trop limités...Inévitablement sauf à croire au Père Noël, un vélo à usage public ne peut avoir les mêmes fonctionnalités qu’un vélo électrique individuel... La bicyclette de taille raisonnable est assez maniable et s’enfourche facilement. Son centre de gravité nous semble assez bas ce qui favorise sa manœuvrabilité. La selle se règle en hauteur assez facilement avec une amplitude qui nous semble convenir à des tailles allant d’environ 1 mètre 55 à 1 mètre 90 maxi. Un panier, peut être trop petit, se trouve à l’avant. Deux puissants freins à disque surprendront les habitués des classiques patins en gomme. Lumière réglementaire à l’avant et à l’arrière. Une indication sur le cadre limite l’usage, au plus de 18 ans et au moins de 110 kg, alors que le site indique une utilisation à partir de 14 ans. Au final le vélo se conduit avec plaisir et facilité dans les rues, pistes et bandes cyclables niçoises. La conception mécanique et ergonomique de la machine nous semble être une vraie réussite.
Utilisation des vélos bleus électriques à Nice. Quatre problèmes identifiés :
Habituellement enthousiaste sur ce blog (trop disent certains!) et après plusieurs essais non concluants nous pouvons dire que le service de vélos bleus à assistance électrique est, du moins de notre propre expérience, « compliqué » dans la capitale azuréenne à la mi juillet 2020.
Nous ne manquerons pas, si besoin de modifier les infos ci-dessous si nos expériences ou infos évoluent dans un sens ou l’autre…
1/ Plusieurs essais infructueux liés à la connexion entre le smartphone et le vélo
Le principal problème rencontré concerne la connexion du vélo au téléphone et vice versa. Cela se traduit par des difficultés et parfois impossibilités aussi bien pour déclencher la location que, plus grave, pour la terminer. Notre smartphone fonctionne par ailleurs normalement sur d’autres applications en mode Bluetooth. On se retrouve donc dans la situation de s’y reprendre à de nombreuses reprises pour emprunter le vélo mais surtout de ne pouvoir le verrouiller et le rendre. Avec le risque, donc, d’être tenu responsable de son vol ou de sa perte. Il est indiqué, sur le site officiel d’appeler le 04 93 72 06 06 qui vous indique alors poliment...de contacter le service par mail via le formulaire sur le site pour demander la fin de la location… !
Astuce 1 : Une petite ficelle, cachée dans la foire au question, signale qu’en appuyant à deux reprises sur le très discret bouton (noir sur noir) du cadenas, à l’arrière de la selle, celui-ci se verrouille ou se déverrouille et qu’il faut ensuite finir de retenter, via l’application sur son téléphone, de mettre fin à la location. Nos essais se sont transformés en sketchs kafkaïens...Il semblerait que nous ne soyons pas les seuls à avoir subi cette situation… Se pose la question de savoir s’il s’agit d’un problème de hardware (matériel) au niveau de la borne de transmission du vélo ou d’un problème de software au niveau des logiciels et applications gérant cette interface entre le vélo, son utilisateur et le système de contrôle ? Des usagers nous ont indiqué avoir subi des malus liés à ce problème et les avoir résolus assez facilement en contactant le support...
En attendant que ces problèmes soient résolus, une solution consiste à contacter directement le service assistance de la société Oribiky. Le responsable en ligne efficace et dynamique répond généralement rapidement et règle à distance votre problème. Nous avons trouvé son numéro sur les avis application IOS. Difficile de vous le donner ici mais vous le trouverez en ligne sur les avis de l’application Evelobleu.
Aucune polémique ni parti pris d’un bord ou d’un autre de notre part… Il est possible que le système dysfonctionne avec certains environnements applicatifs (Ios, Android…) ou que certaines séries de vélo soient plus en cause...Toujours est-il que notre retour d’expérience est pour le moins mitigé...D’autres utilisateurs témoignent également dans ce sens… Et pour être honnête certains indiquent que cela fonctionne plutôt globalement bien. Rares, mais pas inexistant, sont ceux qui nous ont indiqué n’avoir jamais subi de dysfonctionnement au moment de finir la location… Nos essais se sont effectués depuis un smartphone relativement récent (deux ans) de marque Huawei modèle P Smart fonctionnant sous Android 9. Les personnes croisées indiquant un fonctionnement à peu près normal étaient équipées de smartphones récents et plutôt haut de gamme. E-vélo bleu devrait peut être s’inspirer de Cityscoot qui propose un système parfaitement fonctionnel avec tous types de smartphones, essais et retours d’expérience sur ce blog.
2/ E-VéloBleu : une assistance électrique qui manque de puissance pour les pentes les plus abruptes et un taux de disponibilité trop faible
Contrairement aux vélos électriques à usage particulier, aucune indication sur le vélo ne permet de connaître le niveau de la batterie. Une indication existe néanmoins sur l’application indiquant l’autonomie en Km. Le pourcentage concerne quant à lui l’énergie disponible pour la batterie du cadenas. Ce qui prête à confusion, les utilisateurs très logiquement imaginent le pourcentage lié à la charge de la batterie... Il n’est pas non plus possible de doser le degré d’assistance électrique, probablement pour éviter de rajouter un élément fragile sur la machine. Lors de nos essais des vélos disposaient d’une aide motrice très faible quasi nulle alors que l’application indiquait plus de 10 kms d’autonomie. Les autres tentatives nous ont convaincus sur du plat par exemple le long de la promenade des arts, la promenade des anglais. Les E-vélos testés nous ont permis de monter sans problème par exemple le boulevard de la Madeleine ou, plus raide, de Cimez en direction du monastère et du parc des arènes dans le secteur du musée Matisse. Par contre les secteurs plus abruptes, vraiment raides, sont infranchissables du moins pour un utilisateur lambda... sans parler des personnes âgées. S’agit-il d’un réglage ou de la puissance intrinsèque disponible ? Cela prive en tout cas les habitants des nombreuses collines niçoises d’une utilisation vraiment facile. Du moins dans la configuration de test qui fut la nôtre… Les vélos mériteraient d’être plus souvent rechargés. En parcourant l’application et à l’heure où nous écrivons ces lignes, les recharges (autonomie en km) sont souvent faibles et les indisponibilités pour cause de dysfonctionnement nombreuses…La situation semble, néanmoins, s’améliorer depuis la fin des deux heures gratuites (mesure post confinement effective jusqu’à fin juin 2020). Nous vous déconseillons les bicyclettes électriques indiquant moins de 20 km d’autonomie. En effet nous constatons qu’à ce niveau d’autonomie l’assistance électrique est faible voire nulle...
Astuce 2 : En cas de manque de motricité électrique et pour tenter de remettre à zéro le système électrique du vélo (Faq sur le site) : pédaler 10 secondes en sens inverse puis appuyer sur le bouton argenté situé sur la batterie...
3/ Les emplacements de stationnement autorisés pour les E-vélo Bleu
Se pose également la question des emplacements de stationnement autorisés. Il semblerait que la municipalité craignant, à juste titre, une anarchie, préjudiciable aux piétons et à une certaine harmonie urbaine, ait décidé de renoncer au parking totalement libre (free floating). On constate par exemple dans certaines villes (Paris par exemple) un vrai problème avec les trottinettes et vélos électriques encombrants les trottoirs. La ville de Nice ayant de ce fait interdit les services de trottinettes en « free floating ». Il faut donc terminer sa location en déposant son vélo sur un espace autorisé. Cette notion d’emplacement autorisé semble poser problème car trop imprécise. Le site internet affiche bien une carte des parkings mais qui n’est pas zoomable et trop peu détaillée. Par ailleurs de très nombreux vélos sont actuellement déposés dans d’autres endroits que les emplacements de la dite carte. Au moment de rendre le vélo il est possible de déclarer un nouvel emplacement, en le photographiant mais l’application bugue souvent à cette étape…du moins sur notre mobile...
Les utilisateurs s’y perdent et risquent une pénalité de 50 euros à chaque utilisation, si le E-vélobleu est stationné sur un emplacement non autorisé…. Nous constatons régulièrement des E-Vélobleu non attachés à un arceau en situation donc de free floating total… Un article à venir sur ce blog concernant les pistes cyclables niçoises et les parking deux roues.
4/ Support Sav et prestation client
A noter que nous avons envoyé trois courriels sans réponse via le site internet E-vélobleu. Un interlocuteur unique et réactif améliorerait grandement l’expérience client. L’accueil gare Thiers au bureau vélo bleu est toujours sympathique même si les employés sur place n’ont malheureusement pas la main sur tout le système…Les agents de maintenance croisés sur le terrain travaillent dur et sont aimables et serviables.
L’univers digital démultiplie l’importance du support et du service après vente. Un bon support compense souvent largement un produit perfectible. Ceci s’avère exact aussi bien pour le hardware que pour le software...L’univers digital est souvent fait d’imbrications logicielles qu’il faut sans cesse mettre à jour lors des activités de webmaster et intégrateur web. Il s’agit de la maintenance applicative ; véritable mikado de rendre un système numérique sécure, multi-compatibles mobiles, multi-plateformes, IOS, Android etc...
Bilan provisoire d’un simple usager niçois du service E-vélobleu
Inévitablement Rome ne s’étant pas construite en un jour, tout système demande un certain rodage et temps de mise en place. Même si la mise en service date maintenant de 6 mois. L’ergonomie d’un système devrait permettre aux utilisateurs, plus ou moins doués, une utilisation facile, simple et sans problème…Face à ce genre de témoignages, il est possible de tout nier en bloc, hurler au complot, dire que "tout va bien depuis très peu" ou plus prosaïquement chercher à résoudre les problèmes… Il suffit de parcourir internet et consulter les avis négatifs circonstanciés pour ce rendre compte de la situation. Certes les mécontents s’expriment logiquement plus que ceux pour qui le système fonctionne mais cela ne devrait pas servir de prétexte à faire l’autruche...
Avis d'utilisateurs visibles sur les bibliothèques d’application (IOS et Android) fin juin 2020
En conclusion, il nous semble que ce système prometteur, probablement largement financé par les contribuables, mériterait des améliorations notamment au niveau du rendu ainsi que de la prise du vélo mais également de la maintenance (effectifs, organisations…?) et taux de disponibilité réelle des machines.